Pâques et renaissances...

La fête de Pâques

C’est la fête du Christ vivant et ressuscité, Instructeur de tous les hommes et Chef de la Hiérarchie Spirituelle. Il est l’expression de l’Amour de Dieu. Cette fête est centrée sur la reconnaissance de l’existence de la Hiérarchie Spirituelle qu’Il dirige, et sur la nature de l’Amour Divin. Cette fête est fixée à la première pleine lune du printemps et elle est la grande fête des chrétiens et de l’Occident.


Les forces de Restauration sont particulièrement actives lors de la fête de Pâques. Le Bélier représente l’impulsion éternelle ou l’éveil de la vie sur un nouveau plan. Les énergies de ce signe produisent l’exubérance et la fertilité de la vie nouvelle et de nouvelles idées. Les processus ardents qui sont à l'œuvre dans le Bélier agissent pour éliminer et détruire tout ce qui limite ou obstrue notre développement ou notre utilité au niveau spirituel.


Les Forces de Restauration transportent la force de vie qui stimule la naissance de nouvelles idées et de nouvelles formes. Ces forces affectent le niveau mental, psychologique et physique de l’être. Elles restaurent et stimulent l’intelligence de l’humanité, la poussant à penser, à planifier et à agir. L’un des objectifs principaux de ces forces est de restaurer la condition mentale de l’humanité à un état plus joyeux et plus sain. Au niveau psychologique, elles élèvent, encouragent inspirent et génèrent de l’optimisme dans l’humanité. Leur effet au niveau physique est de revigorer et de vivifier la santé du règne humain et du règne animal. Dans le livre “La réapparition du Christ”, le Tibétain indique que ces forces de restauration vont mener à une réorganisation de la vie planétaire.


Comme tous les grands symboles et rites religieux, la fête de Pâques comporte plusieurs significations et applications pratiques, en fonction du niveau d'être, et de conscience de l’individu qui la vit. Il est d'ailleurs important de se rappeler que chaque symbole, image, archétype, peut aussi bien voiler que dévoiler des vérités ou des principes, dont l’appréhension et la “compréhension” dépendent du discernement de la personne qui y porte attention.


Essentiellement, cependant, Pâques peut concerner deux niveaux bien différents de notre être. Le premier, est celui de la “personnalité”, qui se compose du corps physique et éthérique, du corps astral et du corps mental — les trois corps énergétiques et subtils étant liés au corps physique et se manifestant par lui. Le deuxième est celui de l’“individualité”, ou de l’âme, qui se compose également de trois corps énergétiques et subtils : le corps mental supérieur, ou causal, le corps spirituel inférieur, ou bouddhique, et le corps spirituel supérieur, ou atmique. Nous étudierons d'abord les significations et applications de Pâques pour la personnalité, et ensuite ses implications pour l’individualité.


Pâques est la grande célébration chrétienne du Printemps, mais, dans son essence plus profonde et archétypale, son message et ses applications vont bien au-delà d’une seule religion et touchent les êtres humains de toutes races et confessions. Car cette fête est aussi bien un événement anthropologique et cosmique qu’un fait religieux, et, dès lors, comporte des significations et des implications exotériques comme ésotériques concernant tous les hommes, quels que soient leur culture, leur religion, leur niveau d’évolution.


Le sens fondamental de Pâques pour la Nature et pour l’“homme naturel” est la renaissance, alors que pour “l’homme spirituel”, au niveau de l’âme, c'est la résurrection — car la résurrection de Jésus-Christ est bien l’archétype de celle de chaque être humain qui a atteint un certain niveau de conscience et de vérité.

Renaissance physique

Pour le monde, comme nous pouvons l'observer dans le plus grand de tous les livres — celui où Dieu écrit Son histoire et celle de la Création —, la Nature, la Renaissance au printemps veut dire qu'une nouvelle vague de vie et d'énergie passe, s'écoulant à travers la terre, la végétation et le règne animal. L'herbe repousse, les arbres donnent des bourgeons et des feuilles, la sève est revitalisée, les oiseaux et les animaux réapparaissent. De fait, toute la nature semble se réveiller et répondre à un nouveau cycle, marqué par le printemps, où la vie se manifeste dans le recommencement de ses expressions extérieures. Mais de même que la terre et les organismes vivants, l’atmosphère psychique et spirituelle du monde est baignée et remplie d’un renouveau de lumière, de chaleur, d’énergie, vivifiant tout de proche en proche.
Donc, dans l'être humain, agit le même processus de renaissance, analogiquement, à travers les différents corps qui constituent sa personnalité — corps physique et éthérique, astral, mental —, mais avec une différence fondamentale par rapport à ce qui se passe dans la nature : l’homme doit participer consciemment à ce processus, alors que dans la nature il se produit automatiquement, inconsciemment. Ici, l’homme doit, pour obtenir des résultats efficaces, employer toute son intelligence, tout son cœur, et toute sa volonté. Autrement dit, il lui faut engager son attention, ses pensées et ses sentiments dans ce processus, s’il tient à en retirer le maximum de bénéfices. Ceci est dû au fait que l’évolution humaine est maintenant entrée dans sa phase consciente, alors que la nature demeure toujours dans l'inconscience, répondant à des stimuli extérieurs au vouloir des divers organismes qui la constituent.
Si maintenant nous portons notre attention sur ce processus de renaissance aux trois plans essentiels de la personnalité, que découvrons-nous ?

1. La renaissance physique exige que l'être humain prenne soin d’effectuer un fin “nettoyage”, intérieur comme extérieur. Ceci veut dire qu’il doit réactiver et équilibrer son organisme physique, assurer son bon fonctionnement, renforcer sa vitalité. La Grande Tradition nous enseigne que cela peut être obtenu grâce à trois choses fondamentales :
• en dormant un peu plus chaque nuit (d'une à deux heures, pendant une période de 3 ou 4 semaines) ;
• en pratiquant davantage d'exercices physiques (respiration, gymnastique, sports, yoga);
• en changeant de régime alimentaire (remplacer la viande et les pâtes par les légumes et les fruits).

2. La Renaissance émotive exige l’approfondissement, l’élévation et l’intensification de la sensibilité personnelle, ainsi que la capacité d’éveiller de nouveaux sentiments. Cela peut également être obtenu grâce à trois conditions :
• par la conversion esthétique et la recherche de la beauté (dans la nature, dans la peinture, dans la musique, etc.), c’est-à-dire en contemplant de belle choses ;
• par la communication et le développement de nos contacts avec les autres : ceci en réactivant nos anciennes relations par des lettres, des visites, des entretiens, et en nouant de nouvelles amitiés avec d'autres personnes ;
• par la pratique régulière de la prière : on peut ici mettre en œuvre la concentration, la méditation, la visualisation, la dévotion, et l’invocation-évocation, avec des exercices spirituels appropriés, de manière à dynamiser la vie émotive et à se rendre capable d’une sensibilité beaucoup plus intense.


3. La Renaissance mentale exige l’élargissement de notre appréhension intellectuelle du monde et l’expansion de notre champ de perception, par une clarification et une ouverture de nos pensées, et par le développement d'idées nouvelles. Cela peut s'obtenir grâce à quatre choses :
• en lisant de bons livres (en particulier les textes sacrés) ;
• en participant à des entretiens fructueux avec des personnes ouvertes ;
• en réfléchissant, en méditant, et en écrivant ;
• en pratiquant la prière et des exercices spirituels.


"Le sens fondamental de Pâques pour la Nature et pour l’“homme naturel” est la renaissance, alors que pour “l’homme spirituel”, au niveau de l’âme, c'est la résurrection".

Renaissance spirituelle


La dimension à laquelle vise en particulier la fête chrétienne de Pâques est celle de la Renaissance spirituelle, ou Résurrection, représentée symboliquement et archétypalement par la Résurrection du Christ. Cette résurrection implique deux choses essentielles :
a) avant tout et surtout, le réveil, le redressement de l’Esprit du Christ en nous, cette Étincelle divine qui sort alors de la “tombe”, de notre conscience où elle sommeillait ;
b) ensuite, le développement et la cristallisation en nous de nouvelles attitudes, de nouveaux états de conscience, nous permettant de changer complètement notre perception de nous-mêmes, des autres, du bien et du mal, de notre raison d'être sur terre, etc. C’est alors que nous comprenons que la Vie n’a ni commencement ni fin, que nous sommes des êtres immortels, que le bien et le mal servent Dieu et jouent ensemble un rôle utile dans notre devenir, et que toutes les expériences humaines ont leur nécessité et leur fonction pour notre évolution.
Cette résurrection spirituelle ne peut résulter que de la manifestation de la Conscience supérieure due à une véritable Initiation, de la suite des “morts” et des “renaissances” qu’entraîne la pratique diligente du «Vivre la Vie», de la persévérance dans la prière, et du comportement courageux devant les grandes épreuves de l’existence. La résurrection, ou renaissance spirituelle, se caractérise non seulement par un nouvel état de conscience et un niveau d'être plus élevé — engendrés par l’action de l'Étincelle divine dans notre âme —, mais aussi par une nouvelle perception du sens et du but de notre vie, une compréhension différente des événements quotidiens.
En outre, cette résurrection affecte tous nos centres psychospirituels, nos chakras, déterminant par eux de nouvelles attitudes en réponse aux défis de tous les jours de notre existence.

Précisément :

1. Au niveau du premier chakra, la lutte pour la survie physique, avec toutes ses peurs, ses anxiétés, ses colères et ses frustrations, est maintenant transformée en authentiques acceptation et gratitude pour tout ce qui nous arrive, et pour l’épreuve à laquelle nous devons faire face en ce moment.

2. Au niveau du deuxième chakra, la mobilité émotive qui dépend de notre capacité d’avoir ou de trouver un partenaire sexuel-affectif, la peur primordiale de mourir si l'on n'est pas aimé, l’angoisse existentielle de la solitude, sont maintenant transformées en vrai courage, courage d'être et de vivre «seul», s’il le faut, en dépassant donc la crainte de ne pas être aimé, au niveau sentimental ou sexuel.

3. Au niveau du troisième chakra, le complexe du pouvoir, le besoin de se sentir important et admiré, le désir d’obtenir un «succès social», sont maintenant transformés en vrai contentement de ce qu’on est et de ce qu’on a, avec la vivante certitude que nous avons là tout ce qui nous est nécessaire en ce moment.

4. Au niveau du quatrième chakra, la soif d'approbation sociale, l’incapacité de dire “non” à ceux qui réclament de nous toutes sortes de choses, ainsi que la propension à vendre sa conscience et son intégrité par besoin d’être accepté et aimé, sont maintenant transformées en véritable compassion, aptitude à voir et à sentir à travers les yeux et le cœur de l’Autre sans se perdre ni se trahir soi-même.

5. Au niveau du cinquième chakra, le désir de découvrir les principes essentiels de la vie et de comprendre la Loi des causes et des effets se réalise maintenant dans une responsabilité authentique et personnelle, et dans la capacité de pénétrer les grandes lois de Dieu et de la Vie pour s’y conformer.

6. Au niveau du sixième chakra, l'impératif d'un amour spirituel parfait, d’une acceptation totale de l'Autre — provenant de notre prédisposition à vouloir éprouver la réalité de son “point de vue” en “entrant dans sa conscience” —, nous porte alors à une acceptation inconditionnelle de cet Autre et à son véritable service.

7. Finalement, au niveau du septième chakra, le besoin de laisser Dieu s’exprimer dans notre conscience et notre vie se manifeste maintenant comme authentique humilité, qui consiste à ne pas avoir peur de vivre “une vie ordinaire de personne ordinaire”, et à mettre en œuvre dans notre existence quotidienne le Feu, la Lumière et la Vie de Dieu, ou encore la Sagesse, l’Énergie créatrice et l’Amour divins.

Une fois qu’un être humain a vécu sa résurrection personnelle au niveau spirituel, il développe vraiment une nouvelle conscience et un «Nouvel Être», ce qui lui permet d’assumer tous les aspects et dimensions de lui-même, ainsi que toutes les épreuves de la vie, sans peur ni angoisse, sans rien rejeter ni refouler. C'est seulement à ce point d'évolution qu’un homme peut dire : «Humani nihil a me alienum puto», ce qu'il faut comprendre : «Rien de ce qui est humain ne me sera étranger ni ne me fera peur.» Or, malheureusement, la plupart des gens sont bien souvent bloqués, étouffés, limités, mutilés par leurs peurs et leurs inquiétudes, leurs désirs et leurs aspirations, et par les traumatismes auxquels ils s’exposent. Alors que le plus grand «miracle», le plus bel «accomplissement», est vraiment de pouvoir éprouver la vie dans la plénitude de la conscience, sans peur et sans convoitise, ce qui rend possible la résurrection spirituelle.